vendredi 7 mars 2014

UCAD : L’IDHP, 30 ANS DANS L’OMBRE.

Par Lamine Famara DIEDHIOU
Incroyable, mais vrai. L’Institut des droits de l’homme et de la paix (IDHP), logée à la faculté des sciences juridiques et politiques, est le parent pauvre des Instituts et écoles professionnels, rattachés à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD). Du moins, c’est l’avis du professeur Samba Thiam, enseignant-chercheur et directeur de l’IDHP. Ce dernier s’exprimait mercredi 5 mars, à la faculté de Droit, en marge du colloque international marquant les 30 ans de l’IDHP, et portant sur « Histoire et Perspectives des Droits de l’Homme en Afrique », prévu pour ce 14 et 15 mars 2014 à la salle vidéo conférence de l’UCAD II.

Devant de nombreux doctorants, le professeur THIAM, a affirmé que son institut est méconnu des étudiants  à l’intérieur comme à l’extérieur de l’UCAD. « Il n’y a ni enseigne, ni plaque mentionnant l’IDHP dans les allées de l’université. Et jusqu’à un passé récent, l’Institut des droits de l’Homme et de la paix ne figurait pas dans le site officiel de l’UCAD », déclare-t-il. 
Pourtant, selon toujours le professeur, le Sénégal a joué un rôle déterminant dans la mise sur pied de la Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, en 1981, dont le siège est à Banjul (Gambie). C’est sur cette lancée d’ailleurs, qu’en 1983, le président Abdou Diouf a « implanté » l’IDHP à l’université de Dakar. « Une vocation continentale » lui a été assigné afin de pouvoir contribuer à la promotion et à la protection des droits fondamentaux de la personne, ainsi que la promotion d'une culture de paix.
Aujourd’hui, plus de 30 ans après, l’Institut peine à avoir « un rayonnement national », déplore son Directeur.
En plus de disposer d’un budget de fonctionnement très « faible », par rapport à celui de ses  « frères » de l’UCAD, l’IDHP n’a jamais « eu une vue institutionnelle », poursuit-il. Il n’a «jamais recruté de chercheurs, ni d’assistants chercheurs et ne dispose pas de laboratoires de recherches pour ses étudiants chercheurs. Il n’a connu, jusqu’ici, que des directeurs et des directeurs des études de renoms pourtant, comme le Professeur Amsatou Sow SIDIBE », se justifie le professeur Samba THIAM.
Par ailleurs, il a relevé que le gouvernement d’Abdou Diouf de l’époque et l’Unesco, au moment de l’institution de l’IDHP, s’étaient engagés à l’aider à réaliser ses missions. Chose qui tarde à se réaliser. Ainsi, ce colloque devra servir d’occasion pour rappeler l’Etat du Sénégal au respect de ses engagements, en commençant par la construction d’un local pour l’Institut.

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