jeudi 3 juillet 2014

Locales 2014, Commune d’OGO (Matam) : Amadou Kane DIALLO, sort de la mêlée sur fond de trahison.


Amadou Kane DIALLO, vainqueur de la commune
de OGO locales 2014
Par Lamine Famara DIEDHIOU
La coalition Benno Bokk Yaakaar, de la commune de OGO, en dépit de sa victoire aux locales 2014, déplore et dénonce des actes, qu’elle qualifie de « sabotage », de la part de certains responsables politiques, dont Monsieur Abou LO, ancien Directeur Général de l’ARTP, de Monsieur Kalidou DIALLO, ancien Ministre de l’Education, Monsieur Abdoulaye Dieng, le PCR sortant, et de l’opérateur économique Tahirou DIA.

La coalition BBY de OGO, les accusent d’avoir voulu « ternir l’image du chef de l’Etat », faisant preuve « d’inélégances et d’immaturité politique ».

D’après la coalition, ces derniers ont préféré plutôt « soutenir l’opposition », que de travailler pour la victoire de leur leader de parti, Macky SALL. Un comportement vu comme une trahison, au moment où la consigne semblait être l’unité sacrée autour du parti.

Cependant, la coalition a tout de même salué la victoire, dès les premiers résultats provisoires de ce lundi, de Monsieur Amadou Kane DIALLO, chef de file de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) à OGO.

Elle magnifie également au passage « les actes civiques opérés par tous les citoyens Sénégalais, répondant à une démocratie symbolique de notre pays », selon un communiqué dont nous avons reçu copie.  

Locales 2014 : alternance générationnelle au pouvoir, Amadou Kane DIALLO ouvre la voie à OGO


Amadou Kane DIALLO, coalition BBY OGO
Par Lamine Famara DIEDHIOU
Qui l’aurait cru ? Ogo a fait son choix. Il s’appelle Amadou Kane DIALLO, tête de liste proportionnelle, de la Coalition Benno Bokk Yakaar.

Longtemps détesté, combattu, par ses frères de Parti, le jeune leader a su tirer son épingle du jeu.

Cependant, Il aura tout vu dans son ascension au sommet. De la forclusion, au bannissement en passant par la diabolisation ; Monsieur Amadou Kane DIALLO, aura tout fait pour échapper au démon de la division qui s’est installé dans cette paisible localité du Fouta.

Il a voulu aider le président de la République, il l’a fait en gagnant déjà une localité pour son président. Un grand service rendu à son mentor, au moment où les ténors de Benno ont subi une raclée dans différentes localités du Sénégal.


Une performance que ses proches et collaborateurs ont salué à travers un communiqué de presse qui nous est parvenu. Dans les colonnes, la coalition salue également, « la mesure courageuse du Chef de l’Etat, qui consiste à faire participer à tous les Sénégalais, en particulier ceux  du monde rural, dans la prise de décision, à travers  l’acte III de la décentralisation ». 

Une participation à la prise de décision que le jeune et talentueux leader Amadou Kane DIALLO, Président Directeur de l'entreprise BERGMAN, vient de montrer la voie à tout jeune ambitieux sénégalais.

mardi 17 juin 2014

Genre et terrorisme: Près de 300 filles détenues par Boko Haram

Près de 300 filles dans les mains de Boko Haram
Par Lamine Famara DIEDHIOU
ESSAI D'ANALYSE SUR LA PRISE D'OTAGE DES JEUNES FILLES PAR BOKO HARAM ET LEUR DROIT A L'EDUCATION

Introduction
Depuis plus de mois, le groupe islamiste Boko Haram du Nigéria, tient en otage, près de 300 adolescentes âgées de neuf à quinze ans. Le seul crime de ces filles c’est d’être à l’école. Boko Haram, dont le nom en langue haoussa signifie "l'éducation occidentale est un péché", est une organisation terroriste, qui vise à instaurer la loi islamique au Nigéria. Depuis 2009, début de son insurrection armée, le groupe  a multiplié les attaques contre les écoles. Mais l'enlèvement de ces jeunes lycéennes, suivi d'une revendication vidéo où Abubakar Shekau, chef de l’organisation, menaçait de les traiter comme des "esclaves", de les "vendre sur le marché" et de les "marier" de force, a scandalisé l'opinion internationale et a suscité une vague de solidarité. Cependant ce coup « d’exploit » de la secte Boko Haram pouvait être prévisible, d’autant plus que le groupe islamiste n’était pas à son premier essai de prise d’otage. Car, l’année dernière le groupe avait pris en otage une famille française, libérée trois mois après au Cameroun.
Ceci dit, comment est-on arrivé à ce stade ? En quoi l’éducation pour une fille, quelque soit son origine est un crime en soit ? Pourquoi plus d’un demi-siècle après l’adoption de la charte onusienne des droits humains, l’éducation des filles constitue encore un problème dans certaines contrées ?

Sur les récents événements au Nigéria, nous essayerons d’abord de voir comment le Boko Haram est parvenu à devenir un problème majeur. Ensuite se poser la question de savoir pourquoi les femmes constituent –elles des cibles en période de conflit. Et enfin, s’interroger pourquoi les conventions et autres pactes en matière de droits des femmes ne sont toujours pas respectés.

I-                   Boko Haram, une épine au pied du Nigéria
L’insurrection islamiste Boko Haram est fondée en 2002, par le prédicateur radical Mohamed Yusuf. Son principal objectif est d’instaurer la loi islamique au Nigéria. Au départ, le groupe, en dehors de ses sorties virulentes envers l’Etat du Nigéria, n’entreprenait pas des actions armées. Sa principale revendication est la création d’un Etat islamique dans le nord du Nigéria, à majorité musulmane.
Parmi les principales raisons qui ont poussé cette branche armée à se rebeller, peut-on noter l’extrême pauvreté qui existe dans la partie nord du Nigéria. Mais aussi, la présence des puits de pétrole dans la zone qui ne profitent pas directement à la population locale. Une situation qui a entrainé des frustrations et un sentiment d’abandon de l’Etat. Une situation idéale, saisie par Boko Haram pour se forger une idée et construire un discours plus ou moins nationaliste voire séparatiste. Le groupe propose ainsi de rejeter l’occident et toutes ses pratiques, car le considérant comme la racine de tous leurs maux. Les différents régimes qui se sont succédé au sommet de l’Etat ont plus ou moins minimisé le problème, en le réduisant en une simple rébellion interne. Cependant, depuis 2009, l'insurrection islamiste a fait des milliers de morts, dont près de 2 000, depuis le début de cette année. Aujourd’hui, le groupe  opère par des attentats à la voiture piégée et des kidnappings. C’est ce qui leur a fallu d’être catalogué finalement par l’Etat du Nigéria et des Etats Unis comme une organisation terroriste.

II-                Pourquoi s’en prendre aux Femmes ?
Depuis sa création, Boko Haram s’en prenait uniquement aux intérêts de l’Etat du Nigéria, ainsi que les intérêts des puissances occidentales. Des sabotages des pipelines de pétroles, aux affrontements contre l’armée nigériane, en passant par les attentats contre les missions onusiennes, en aucun moment, les femmes étaient ciblées. Cependant, le 14 avril dernier, à Chibok, environ 270 lycéennes sont kidnappées dans le dortoir de leur école par le groupe islamiste. En s’en prenant aux filles, les islamistes se sont trouvé une nouvelle arme de guerre. Et l’incroyable tapage médiatique qui s’en est suivi a contribué à renforcer leur image en publicité. D’ailleurs, le mouvement islamiste voudrait même échanger quelques filles contre leurs « frères », emprisonnés à Lagos.
 Et, faut-il le reconnaitre, au cours des conflits, la violence contre les femmes est souvent utilisée comme arme de guerre, pour déshumaniser les femmes ou les hommes et terroriser la communauté à laquelle ils appartiennent. Le viol et d’autres formes de violence sexuelle sont utilisés de façon ciblée pour semer la terreur.
Pour le cas des filles de Chibok les actes perpétrés par le groupe armé se soustraient complètement à la justice. Les auteurs ont agit par opposition et/ou par défi au pouvoir central. Ils n’ont que faire des lois et règlements, instaurant la citoyenneté, la démocratie et le respect de la dignité humaine, principalement celle de la Femme.
III-             L’éducation des filles n’est elle pas un droit acquis depuis longtemps ?
Les Nations Unies ont élaboré des conventions et autres pactes en matière de droit des femmes, afin de lutter contre la discrimination dont celles-ci sont encore l'objet et promouvoir l'égalité des droits entre les Hommes et les Femmes.
Parmi ces textes, nous avons la déclaration universelle des Droits Humains, la Convention sur 1’é1imination de toutes les formes de discrimination à 1’égard des femmes et la Convention contre la discrimination dans l'éducation adoptée le 14 décembre 1960. Nous avons aussi Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW).  Le but, c’est éliminer la discrimination et promouvoir l'égalité des chances et de traitement dans les domaines de l'Éducation.
Le terme discrimination inclut toute distinction, exclusion, limitation ou préférence qui serait basée sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion... et dont l'effet annulerait l'égalité de traitement dans l'éducation. Donc, l’acte de Boko Haram avec ses intentions douteuses à l’encontre des filles enlevées n’est aucunement louable. Si l’on se réfère aux différents textes précités, leurs revendications déconstruisent tous les efforts entrepris pour l’égalité des sexes dans l’éducation.
Faut savoir également, que la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, tenue à Beijing en 1995, a réaffirmé que l'exercice des libertés fondamentales pour les femmes et les filles est une priorité pour les gouvernements ainsi qu'un facteur essentiel de la promotion de la femme. Elle a mis l'accent sur le fait que les gouvernements ou même les groupements rebelles comme Boko Haram, doivent non seulement s'abstenir de violations des droits fondamentaux des femmes, mais aussi s'employer activement à promouvoir et à protéger ces droits. Car, toutes les études ont montré qu’il est impossible de nos jours de parler de développement sans la présence des Femmes. Elles sont devenues des actrices incontournables à part entière dans les projets et programmes de développement. Donc c’est un paradoxe voire une utopie de vouloir réduire les femmes à l’esclavage comme le présume le groupe Boko Haram.

Conclusion
En définitive, nous estimons que, pour que les droits reconnus aux femmes soient effectifs, il faut que le cadre juridique de l'égalité entre les sexes soit renforcé un peu partout dans le monde, notamment au Nigéria. Et il doit se rapprocher des exigences des différentes Conventions et textes internationaux. Aussi, les mécanismes de sanction contre les atteintes aux droits de femmes doivent être améliorés et les tribunaux doivent se montrer plus enclins à garantir le respect de la législation sur le droit des femmes. Egalement, les gouvernements doivent reconnaitre la nécessité d'assortir leur législation de dispositions complémentaires, y compris de réformes sociales, pour assurer la réalisation des droits des femmes dans les faits.

samedi 17 mai 2014

Veillée religieuse à l’Ucad : le Campus dans tous ses "Coureuls"

Par Lamine Famara DIEDHIOU

Illustration d'un Dahira au Campus social
Généralement considéré comme un espace paisible la nuit, le campus social de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), s’apparente à un "Magal" ou un "Gamou », les nuits des jeudis. Entre sons et lumières, les « Coureuls » ou « Dahiras » se relaient rimes et pas de danse à ces instants. Ils ont réussi à mettre le campus sens dessus dessous, le temps d’une nuit. Un véritable show qui ne laisse de marbre les passants.
Reportage

21h 30. L’université est transformée en lieu de culte. De l’allée de la petite porte, au pavillon Q, en passant par les pavillons A et B, résonnent des chants religieux. Devant le pavillon des mariés se tient un groupe de jeunes hommes : le "Coureul" mouride. Les jeunes talibés, par terre, font face à face en forme de cercle. Ils psalmodient les poèmes du vénéré CHEIKH AHMADOU BAMBA, fondateur du "Mouridisme". Etonnant de voir que la pénombre et le vent frais de ce soir, ne les ébranlent point. Sur les bancs en béton de l’allée, quelques curieux par ci, un couple par là, observent. Il y a quelques heures, l’endroit refusait du monde, avec les vas et viens des étudiants.
   
Au milieu de ce groupe, un jeune à la trentaine, crâne rasé, grand boubou bleu, crie sur toutes ses forces. « Bamba Merci ! Bamba Merci ! ». Avec sa belle voix, Babacar de son nom, dirige le "Dahira" de ce jeudi. Sa tâche : mener les chants. Au bout de 30 minutes de récital, Babacar se mue en conférencier. Son thème : jeunesse, aujourd’hui. Il fait un long monologue sur les dérives de la jeunesse d’à présent. « L’alcool, la violence, le sexe, affectent notre espace universitaire. Il n’est pas étonnant qu’on découvre des cas d’infanticide à présent, à l’Université. Et il y en aura, si on ne revient pas aux enseignements de Sérigne Touba (…) », martèle-t-il. A ces mots, ses condisciples semblent séduits par le discours. Ils reprennent de plus bel les chants. Malick Dramé, la main collée à l’oreille gauche, enchaîne les poèmes. Il prend ainsi, un malin plaisir à tonner sa voix, qui transcende celles de ses camarades.

   Sur la dernière ligne du groupe se trouve un autre jeune, la vingtaine.  Ses « rastas » lui tombent aux épaules. Adossé sur un des rares lampadaires qui peinent à éclairer cette allée, il filme tous les gestes et mouvements de ses amis avec sa caméra.
    
   22h 30. Le maestro Babacar marque une pause. Il est suivi par le reste du groupe. Au même moment, arrive un jeune homme, aux pas pressés. Il est en retard. D’un geste vif, Aliou, étudiant en première année de lettres, se déchausse et s’installe aussitôt. Les manches de sa chemise retroussées, il suit le rythme du récital en claquant ses petits doigts. 

   A quelques cinq mètres des hommes, se trouve le groupe des jeunes filles. Elles sont facilement identifiables, par leurs voiles multicolores. Elles font face aux garçons. Les têtes baissées, elles chantent en chœur. Mais à voix basse. Aïssatou Sidibé, de taille moyenne, a les mèches qui sortent du voile. Elle est l’une des rares filles qui semblent ne pas s’intéresser à ce que font les garçons. Elle se penche vers sa voisine, lui murmure quelques mots à l’oreille. Toutes les deux s’éclatent de rire. « On aura tout vu dans cette université », lance un observateur de la scène. 

   Tandis que le "Coureul" des mourides prenait sa pause, de l’autre bout du campus, juste devant le pavillon B se tient un autre groupe religieux. Lui, a beaucoup plus d’adhérents. Sur la façade du mur du pavillon, un grand poster du marabout Sérigne Saliou Mbacké est apposé. Au sein de ce groupe, les hommes et les femmes partagent le même espace. Chants, danses, "café Touba" rythment la  nuit. Ce second Dahira est différent du premier par l’organisation et la façon de réciter. Il est beaucoup plus divertissant. L’espace est mieux éclairé. La chaleur des fourneaux de café Touba et des lampes néons réchauffent le public.

   Tel un véritable artiste, Fallou, avec son micro interprète un morceau dédiée au marabout Sérigne Saliou Mbacké. Les camarades tapent sur des sortes de tam-tam. Filles et garçons exécutent des pas de danse à plein régime. Le groupe offre ainsi un spectacle inédit. Les passants sont intrigués. Dans quel pays on est, où la religion rime avec la danse ?, lâche un passant en wolof. En effet, il est très curieux de constater des "prétendus" religieux, effectuer des chorégraphies de danse. Un constat qui écœure Monsieur Diallo, un vieux boutiquier du campus. « Je me demande s’ils ont réellement compris les enseignements des "Sérignes". La danse dans la religion ? Ça n’existe qu’au Sénégal », lance-t-il derrière ses verres correcteurs. Cette jeunesse semble perdue. 

   Le paroxysme est atteint au moment où un très jeune talibé tombe en syncope. Il, jette son livre par terre, et se met à hurler de toutes ses forces. Deux de ses camarades interviennent. Ils finissent par le maîtriser. Au bout de quelques minutes, il retrouve enfin ses esprits. « Gloire à Sérigne Touba », fit-il. « Ses paroles saintes m’ont pénétrées », poursuit-il. Sur ces mots, tout le groupe se met à embrasser la photo du marabout accroché au mur. C’est également le moment choisit par les jeunes filles pour servir le "café Touba". A ces images l’on s’interroge. Au Sénégal, y a-t-il une différence entre religion et secte ? Et entre guide religieux et gourou ? La réponse n’est pas aisée.

   Les deux Dahiras précités ne sont pas les seuls à connaitre une activité ce soir à l’Université. Car, en effet à la grande mosquée, l’on peut entendre les récitals de coran des « Ibadous ». Mais également des chants et « sabars » à la devanture du grand pavillon A, fief des Tiantakounes. Toute une symphonie de chants religieux, qui donne au campus social en une nuit, l’allure d’un « Magal Touba ».

   En attendant que les autorités du Centre des œuvres universitaires et sociales (COUD) trouvent une solution aux Dahiras du campus, les « campusards » pour leur part, continueront de passer des nuits blanches tous les jeudis.
 


International: « Le Monde diplomatique » disparaît…

Avec Le monde-diplomatique.fr   
Quotidiens français dont la plus part reçoivent l'argent du contribuable

A l’évidence, il s’agissait d’une anomalie. Comme nous l’avions rapporté l’année dernière, Le Monde diplomatique figurait à la 178e place des 200 titres de presse les plus aidés par les pouvoirs publics en 2012, très loin derrière Le Monde (1er), Le Figaro (2e), mais aussi Le Nouvel Observateur (8e), L’Express (9e), Télé 7 jours (10e), Paris Match(12e),Valeurs Actuelles (66e), Télécâble Satellite Hebdo (27e), Point de Vue(86e), Closer (91e), Le Journal de Mickey (93e), Gala (95e), Voici(113e), Prions en église (121e), Auto Moto (124e), Mieux vivre votre argent (131e), Détente Jardin (167e), Spirou (172e)...

   L’an dernier, Le Figaro a battu Le Monde d’une courte tête pour devenir médaille d’or des publications aidées par l’Etat (un peu plus de 16 millions d’euros chacun). Et Télé 7 jours… a gagné une place (9e en 2013, avec 6 947 000 euros, soit 27 000 euros de plus qu’en 2012).
Il faut féliciter l’Etat pour sa scrupuleuse impartialité : les publications les plus scandalisées par le montant des dépenses publiques, celles qui matraquent le thème du « ras-le-bol fiscal » et se montrent les plus enthousiastes quand les retraites sont gelées, n’ont pas pour autant été négligées par la « mama étatique » — une formule de l’hebdomadaire Le Point — lorsqu’elles ont tendu leurs sébiles en direction des ministères.

   Le Point, justement, a continué à toucher plus de 4,5 millions d’euros, soit 22 centimes d’aide du contribuable pour chaque hebdomadaire diffusé, bien que le titre appartienne à la famille Pinault, sixième fortune de France (11 milliards d’euros). M. Serge Dassault, cinquième fortune de France (12,8 milliards d’euros), sénateur UMP et propriétaire du Figaro, a reçu, lui, 16 centimes de l’Etat pour chaque exemplaire vendu d’un journal qui exalte les vertus de l’austérité budgétaire. Et c’est sans doute parce que le quotidien Les Echos appartient à M. Bernard Arnault, première fortune de France (24,3 milliards d’euros), que ce quotidien économique qui, lui aussi, peste sans relâche contre les dépenses publiques, n’a reçu en 2013 que 4 millions d’euros du contribuable...

   L’Opinion est ce quotidien lancé par M. Nicolas Beytout, avec des concours financiers dont la transparence n’est pas absolue, mais au service d’une ligne rédactionnelle qui, elle, ne laisse planer aucun mystère puisque c’est celle du Medef. La diffusion payée du journal de M. Beytout est confidentielle (de mille à trois mille exemplaires par jour en kiosques), mais sa seule survie permet à son créateur de naviguer d’une antenne à l’autre et d’être très généreusement cité dans la plupart des revues de presse. Ce qui, là encore, n’est pas donné à tout le monde.
Le ministère de la culture et de la communication, à qui il faut savoir gré de la publication, très pédagogique, du montant annuel des aides publiques à la presse, prétend que celles-ci « concourent à la modernisation et la diffusion partout dans le pays d’une presse pluraliste et diverse. »

   En nous versant un don, que vous pourrez partiellement déduire de vos impôts, vous disposez d’un moyen infiniment plus efficace de concourir à l’objectif que s’est assigné l’Etat — avec un humour qu’on ne lui soupçonnait pas…

lundi 28 avril 2014

Viande Infecte au Campus: les étudiants dans tous leurs états.



  Par Lamine Famara DIEDHIOU
 
Découverte polémique sur une cargaison de viande au campus social de l'UCAD
Un événement peut en cacher un autre. Au moment où toute la nation attendait le retour à Dakar du pape du Sopi, le vendredi dernier, les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop, pour leur part, soldaient leur compte avec  le service de leurs restaurants.  Ils ont laissé exploser leur colère après avoir découvert une cargaison de viande supposée avariée. 
   
Très remontés contre le service des cuisines, les étudiants ont commencé par saccager et bruler tout ce qui leur tombait sur la main. Des morceaux de côtelettes ainsi que  des poulets entiers jonchaient à même le sol. 
   
Sur cette énième  découverte, les étudiants affirment en avoir marre de consommer du « pourri » dans le temple du savoir. Car cette « blague de mauvais goût », de la part des services de la restauration du COUD n’est pas une première à l’UCAD. Landing Badji, étudiant en comptabilité s’est souvenu du scénario de l’année dernière. « On a déversé tout un chargement de gros poissons pourris devant la direction du COUD. Et, ce n’était pas des poissons ordinaires qu’on a l’habitude de voir tous les jours au marché », lance –t-il. Les autorités abusent de notre ignorance pour nous servir dans nos plats du « n’importe quoi », renchérie-t-il, le cœur meurtri. Comme ce dernier, les commentaires et accusations n’ont pas manqués ce soir. Certains affirment même qu’il s’agit de la viande d’animaux sauvages. « Regardez ! Venez voir ! Constatez-vous-même qu’il ne s’agit pas des côtelettes d’agneaux (…) », lance un étudiant hors de lui. D’autres sont allés même jusqu’à dire que les cas de maux de ventre, d’anémie et autres maladies dont se plaignent constamment les apprenants sont les conséquences directes de la mauvaise alimentation au campus. D’ailleurs ce soir "deux de nos camarades" ont été hospitalisés pour intoxication alimentaire, révèlent des étudiants très en colère.
   
   Les autorités du COUD pour leur part, affirment qu’il ne s’agit aucunement de viande avariée. Elles jurent même qu’il s’agit bel et bien de la viande d’Ovins en bon état. Pour preuve, elles brandissent des cartons qui laissent lire: « Date péremption : 25/11/15 ». Cependant, elles regrettent les conditions de conservation, qui selon eux sont à l’origine de l’état de la viande. Des explications qui, néanmoins,  n’ont fait qu’attiser les ardeurs des uns et des autres. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre tard dans la nuit, pour disperser des jeunes devenus de plus en plus incontrôlables.

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